1) Contexte
L’agriculture en Haïti se pratique dans différentes zones. La plupart des projets d’OTM se trouve dans la zone d’agriculture des montagnes.
A côté d’autres activités de second plan, comme l’artisanat et le commerce, l’agriculture et l’élevage constituent les principales sources à l’économie de cette zone. Cependant, à cause de son relief accidenté (pente allant de 20 à 80%) offrant peu de chance à l’irrigation, l’agriculture pratiquée dépend uniquement des caprices de la nature et du climat.
En plus des contraintes topographiques, le mauvais état des routes y rend l’accès difficile, affecte le transport, fait grimper les prix à la commercialisation des produits agricoles et inhibe la fourniture des services de base. Outre les problèmes socio-économiques, la zone est caractérisée de différentes formes d’érosion à divers endroits. Cette condition de dégradation des sols quasi-générale fragilise la production agricole déjà insuffisante. Les ménages très pauvres tirent la totalité de leur revenu de la vente de leur force de travail sur des chantiers agricoles.
Face à une agriculture si minière, aux bénéfices parfois non renouvelés, les ménages se trouvent dans l’obligation de développer des formes de stratégies de survie peu favorables à la protection de l’environnement qui peuvent être soit la vente de bétails ou la coupe des arbres pour la fabrication du charbon de bois.

2) Projet agricole en cours
Le projet de développement rural et agricole d’OTM se localise dans le département de l’Ouest, dans les communes Carrefour et Léogâne, plus précisement dans les sections communales :
- Dufresnay; Taїfer; Procy;
- Thor (Bois Dioute); Corail Thor; Coupeau; Malanga; Berly;
- Beauséjour
Le projet d’OTM, élaboré sur base d‘analyses approfondies et de manière participative ensemble avec les bénéficiaires, les partenaires, et une université locale, a pour objectif d’augmenter les opportunités de développement rural et agricole de la population de 3 régions des communes de Carrefour et de Léogâne à Haїti. 1) Le premier élément clé pour atteindre cet objectif est le renforcement des organisations rurales partenaires du projet dans les trois régions d’intervention. Le projet vise à stabiliser leur situation administrative et financière au niveau central et local, entre autre à travers des formations, mais aussi l’achat de terrains pour la mise en place de structures d’appui agricoles. 2) Un deuxième élément clé est la mise en place de différentes structures d’appui agricoles, fonctionnelles et gérées de manière durable par les organisations rurales partenaires du projet. Plus concrètement, il s’agit de boutiques d’intrants, pépinières, citernes, unités de stockage et unités de transformation. Ces structures donnent un appui à l’agriculture dans les régions en question et sont importantes pour le fonctionnement de différentes filières agricoles, ainsi que des mesures de conservation du sol. 3) Un troisième élément clé est la mise en place de plusieurs filières agricoles, fonctionnelles et gérées de manière durable par les bénéficiaires du projet, et accompagnées par des mesures de conservation du sol. Plus concrètement, il s’agit de filières d’élevage caprin, sorgho, cultures maraichères (p.ex. chou, piment, poivron, tomate), maïs et racines et tubercules comestibles (patate, igname, manioc), ainsi que la mise en place de canaux de contour et de „rampes vivantes“ à la canne-à-sucre et à l’ananas. Agroécologie Le projet, qui se base sur une stratégie agroécologique, se focalise sur les structures nécessaires et suffisants pour un bon fonctionnement et une gestion durable des filières. L’adaptation des filières aux différents contextes, aussi avec l’introduction de nouvelles espèces, méthodes et techniques, et leur accompagnement par des mesures de conservation du sol, diminue les risques de pertes dans la production et de dégradation des sols, et contribue à une augmentation de la productivité et de la production agricole. Avec une meilleure productivité de l’agriculture, il y a moins de surexploitation et moins de mauvaise exploitation des terres; et les paysans auront moins souvent recours à la coupure d’arbres, entre autres pour la vente de charbon. La plantation de la canne-à-sucre et de l’ananas sur les „rampes vivantes“ est censé augmenter encore l‘intérêt aux mesures de conservation du sol, car les produits en question peuvent être autoconsommés et/ ou vendus. Dans le temps ces mesures peuvent atténuer les effets de catastrophes naturelles, d’inondations et de sécheresses, ainsi que l’érosion des sols, ce qui peut à nouveau avoir des effets positifs sur les récoltes et les revenus des bénéficiaires. Le projet repose sur et renforce le rôle des organisations rurales partenaires du projet qui sont des acteurs clés dans les régions en question et bien ancrées dans la société civile à travers leur soutien aux communautés rurales et leur accompagnement des agriculteurs. Une durabilité économique, écologique et sociale est donc assurée. |
