Appui à l’éducation de base
Approche de base
Les écoles soutenues par OTM Haïti, tant en région périurbaine qu’en région rurale sont des écoles privées dont le fonctionnement est soit assuré soit par la Congrégation religieuse des Petits Frères de Ste Thérèse (Café-Lompré), soit par des organisations regroupant la population locale (Ecoles de Dufresnay ou de Beauséjour) ou une association de quartier (Ecole Haitïano-Cannadienne et Ecole de l’association d’aide aux enfants démunis de Bertin à Carrefour).
Les écoles soutenues par OTM Haïti se situent toutes dans des régions défavorisées, soit en région périurbaine, soit en région rurale. De ce fait ces écoles n’ont pas de moyens pour faire fonctionner leur école et dépendent entièrement de l’écolage pour financer les salaires des instituteurs. Or, étant situés dans des régions défavorisées, la population n’a pas les moyens de payer des écolages élevés. Il s’en suit que le niveau des salaires est très faible. Or, il est très difficile de trouver du personnel enseignant bien formé prêt à enseigner en région rurale loin des commodités de la ville pour un faible salaire. Dès lors, se sont souvent des personnes idéalistes de la région qui, malgré leur propre niveau d’éducation faible assurent l’enseignement de leurs cadets.
Pour ne pas donner l’impression de la gratuité de l’écolage, ce dernier est financé en contrepartie des travaux de plantation d’arbres dans le cadre d’activités de protection de sources ou de conservation du sol.
Un volet important des activités d’OTM Haïti est l’amélioration de la pédagogie appliquée dans les écoles soutenues. L’enseignement Haïtien se caractérise par des classes aux effectifs élevés et un enseignement ex cathedra basé sur la répétition à haute voix de la matière exposée par le maître de classe. Il s’en suit que le savoir appris est essentiellement un savoir qu’on connait pour l’avoir appris par cœur, mais pas pour l’avoir nécessairement compris.
Afin de relever le niveau de l’éducation, la formation continue des enseignants est d’une importance capitale. Cette formation continue se fait lors de sessions pédagogiques pendant les grandes vacances. Ces sessions doivent être adaptées au niveau d’éducation (primaire, secondaire ou normalien) des enseignants qui y participent.
Il importe également que l’enseignement puisse être dispensé dans de bonnes conditions. Les écoles soutenues par OTM Haïti ont toutes été fortement endommagés suite au séisme du 12 janvier 2010. Dans la suite, l’école de Café-Lompré, et l’école Haitïano-Cannadienne ont pu être reconstruites en 2013 et 2014 grâce à l’aide à la reconstruction du MAE. La reconstruction de l’école de Bertin est prévue dans le cadre du présent Accord cadre pour les années 2015 et 2016.
Il importe à OTM Haïti que l’enseignement, même primaire garde le contact avec la réalité Haïtienne et que les élèves puissent utiliser ce qu’ils ont appris dans leur vie. C’est pourquoi en région périurbain, les partenaires Ecole Haitïano-Cannadienne et l’Association d’aide aux Enfants Démunis de Bertin continuent à offrir à côté de l’enseignement primaire classique une initiation professionnelle. Ils sont ainsi stimulés à apprendre un métier manuel, métier moins bien considéré dans la société Haïtienne, mais offrant des débouchés certains pour gagner sa vie. En région rurale, il importe de travailler la terre avec les enfants, pour qu’ils apprennent dès leur jeune âge l’importance d’une agriculture durable soucieuse de l’environnement. Cet enseignement se fait dans des jardins scolaires, dont les récoltes servent à approvisionner les cantines scolaires.
Le soutien de cantines scolaires est en effet un autre volet des activités d’OTM Haïti dans le domaine de l’éducation, de la formation et de la scolarisation. Les familles des régions défavorisées soutenus par OTM Haïti ne sont souvent pas à même d’assurer un repas chaud par jour à leurs enfants. Il est dès lors important de faire fonctionner une cantine scolaires qui leur fourni une nourriture équilibrée, important pour leur développement normal.
Lors des Accords Cadre précédents, la stratégie pour assurer le fonctionnement durable des écoles était de soutenir la création d’activités rentables par les associations faisant fonctionner l’école afin de créer des revenus pour payer les instituteurs et ainsi demander des frais d’écolage faibles et ainsi offrir aux populations défavorisées de Carrefour ou des régions rurales la possibilité d’envoyer leurs enfants à l’école. Pendant la mise en place des activités rentables ainsi que pendant une phase de démarrage, OTM Haïti assurait de manière dégressive le financement des salaires d’instituteurs.
Or, force est de constater, vue la situation économique générale du pays, le démarrage difficile de ces activités ainsi que leur marge bénéficiaire somme toute réduite, leur situation est très fragile. Le financement des salaires des instituteurs ne peut être assuré en soutirant à ces activités artisanales leur maigre bénéfice et ne suffit nullement pour assurer le fonctionnement indépendant des écoles, mais de plus, prive ces activités de leurs réserves pour pouvoir faire face aux difficultés économiques aux quelles elles doivent régulièrement faire face.
Cela ne veut cependant nullement dire que les investissements dans ces activités étaient vains. Leur fonctionnement assure un emploi et un revenu à de nombreuses personnes, ce qui justifie amplement ces investissements.
Selon l’UNDP le taux d’alphabétisation en Haïti n’est que de 48% pour les Haïtiens de 15 à 24 ans et la durée moyenne de scolarisation est de 5 ans[1]. L’alphabétisation des adultes revêt dès lors une importance capitale pour permettre aux parents de suivre les efforts de leurs enfants à l’école et une meilleure participation dans la prise de décision des organisations paysannes et de la société en générale.
[1] http://hdrsats.undp.org/fr/pays/profils/HTI.html