Education 2015 — 2019

Appui à l’éducation de base

 Approche de base

Les écoles soutenues par OTM Haïti, tant en région péri­ur­baine qu’en région rurale sont des écoles privées dont le fonc­tion­nement est soit assuré soit par la Con­gré­ga­tion religieuse des Petits Frères de Ste Thérèse (Café-Lom­pré), soit par des organ­i­sa­tions regroupant la pop­u­la­tion locale (Ecoles de Dufres­nay ou de Beauséjour) ou une asso­ci­a­tion de quarti­er (Ecole Haitïano-Can­na­di­enne et Ecole de l’association d’aide aux enfants dému­nis de Bertin à Carrefour).

Les écoles soutenues par OTM Haïti se situent toutes dans des régions défa­vorisées, soit en région péri­ur­baine, soit en région rurale. De ce fait ces écoles n’ont pas de moyens pour faire fonc­tion­ner leur école et dépen­dent entière­ment de l’écolage pour financer les salaires des insti­tu­teurs. Or, étant situés dans des régions défa­vorisées, la pop­u­la­tion n’a pas les moyens de pay­er des éco­lages élevés. Il s’en suit que le niveau des salaires est très faible. Or, il est très dif­fi­cile de trou­ver du per­son­nel enseignant bien for­mé prêt à enseign­er en région rurale loin des com­mod­ités de la ville pour un faible salaire. Dès lors, se sont sou­vent des per­son­nes idéal­istes de la région qui, mal­gré leur pro­pre niveau d’éducation faible assurent l’enseignement de leurs cadets.

Pour ne pas don­ner l’impression de la gra­tu­ité de l’écolage, ce dernier est financé en con­trepar­tie des travaux de plan­ta­tion d’arbres dans le cadre d’activités de pro­tec­tion de sources ou de con­ser­va­tion du sol.

Un volet impor­tant des activ­ités d’OTM Haïti est l’amélioration de la péd­a­gogie appliquée dans les écoles soutenues. L’enseignement Haï­tien se car­ac­térise par des class­es aux effec­tifs élevés et un enseigne­ment ex cathe­dra basé sur la répéti­tion à haute voix de la matière exposée par le maître de classe. Il s’en suit que le savoir appris est essen­tielle­ment un savoir qu’on con­nait pour l’avoir appris par cœur, mais pas pour l’avoir néces­saire­ment compris.

Afin de relever le niveau de l’éducation, la for­ma­tion con­tin­ue des enseignants est d’une impor­tance cap­i­tale. Cette for­ma­tion con­tin­ue se fait lors de ses­sions péd­a­gogiques pen­dant les grandes vacances. Ces ses­sions doivent être adap­tées au niveau d’éducation (pri­maire, sec­ondaire ou nor­malien) des enseignants qui y participent.

Il importe égale­ment que l’enseignement puisse être dis­pen­sé dans de bonnes con­di­tions. Les écoles soutenues par OTM Haïti ont toutes été forte­ment endom­magés suite au séisme du 12 jan­vi­er 2010. Dans la suite, l’école de Café-Lom­pré, et l’école Haitïano-Can­na­di­enne ont pu être recon­stru­ites en 2013 et 2014 grâce à l’aide à la recon­struc­tion du MAE. La recon­struc­tion de l’école de Bertin est prévue dans le cadre du présent Accord cadre pour les années 2015 et 2016.

Il importe à OTM Haïti que l’enseignement, même pri­maire garde le con­tact avec la réal­ité Haï­ti­enne et que les élèves puis­sent utilis­er ce qu’ils ont appris dans leur vie. C’est pourquoi en région péri­ur­bain, les parte­naires Ecole Haitïano-Can­na­di­enne et l’Association d’aide aux Enfants Dému­nis de Bertin con­tin­u­ent à offrir à côté de l’enseignement pri­maire clas­sique une ini­ti­a­tion pro­fes­sion­nelle. Ils sont ain­si stim­ulés à appren­dre un méti­er manuel, méti­er moins bien con­sid­éré dans la société Haï­ti­enne, mais offrant des débouchés cer­tains pour gag­n­er sa vie. En région rurale, il importe de tra­vailler la terre avec les enfants, pour qu’ils appren­nent dès leur jeune âge l’importance d’une agri­cul­ture durable soucieuse de l’environnement. Cet enseigne­ment se fait dans des jardins sco­laires, dont les récoltes ser­vent à appro­vi­sion­ner les can­tines scolaires.

Le sou­tien de can­tines sco­laires est en effet un autre volet des activ­ités d’OTM Haïti dans le domaine de l’éducation, de la for­ma­tion et de la sco­lar­i­sa­tion. Les familles des régions défa­vorisées soutenus par OTM Haïti ne sont sou­vent pas à même d’assurer un repas chaud par jour à leurs enfants. Il est dès lors impor­tant de faire fonc­tion­ner une can­tine sco­laires qui leur fourni une nour­ri­t­ure équili­brée, impor­tant pour leur développe­ment normal.

Lors des Accords Cadre précé­dents, la stratégie pour assur­er le fonc­tion­nement durable des écoles était de soutenir la créa­tion d’activités renta­bles par les asso­ci­a­tions faisant fonc­tion­ner l’école afin de créer des revenus pour pay­er les insti­tu­teurs et ain­si deman­der des frais d’écolage faibles et ain­si offrir aux pop­u­la­tions défa­vorisées de Car­refour ou des régions rurales la pos­si­bil­ité d’envoyer leurs enfants à l’école. Pen­dant la mise en place des activ­ités renta­bles ain­si que pen­dant une phase de démar­rage, OTM Haïti assur­ait de manière dégres­sive le finance­ment des salaires d’instituteurs.

Or, force est de con­stater, vue la sit­u­a­tion économique générale du pays, le démar­rage dif­fi­cile de ces activ­ités ain­si que leur marge béné­fi­ci­aire somme toute réduite, leur sit­u­a­tion est très frag­ile. Le finance­ment des salaires des insti­tu­teurs ne peut être assuré en souti­rant à ces activ­ités arti­sanales leur mai­gre béné­fice et ne suf­fit nulle­ment pour assur­er le fonc­tion­nement indépen­dant des écoles, mais de plus, prive ces activ­ités de leurs réserves pour pou­voir faire face aux dif­fi­cultés économiques aux quelles elles doivent régulière­ment faire face.

Cela ne veut cepen­dant nulle­ment dire que les investisse­ments dans ces activ­ités étaient vains. Leur fonc­tion­nement assure un emploi et un revenu à de nom­breuses per­son­nes, ce qui jus­ti­fie ample­ment ces investissements.

Selon l’UNDP le taux d’alphabétisation en Haïti n’est que de 48% pour les Haï­tiens de 15 à 24 ans et la durée moyenne de sco­lar­i­sa­tion est de 5 ans[1]. L’alphabétisation des adultes revêt dès lors une impor­tance cap­i­tale pour per­me­t­tre aux par­ents de suiv­re les efforts de leurs enfants à l’école et une meilleure par­tic­i­pa­tion dans la prise de déci­sion des organ­i­sa­tions paysannes et de la société en générale.

[1] http://hdrsats.undp.org/fr/pays/profils/HTI.html