D’après le classement global évalué par Transparency International et Doing Bussenes de la Banque Mondiale, Haïti n’est pas un bon élève dans le domaine du développement et garde toujours la même place dans leur classement.
L’indice de perception de la corruption place le pays au 163ème rang sur les 177 selon les analyses de Transparency International et le fait apparaitre au 177ème rang sur 189 des pays les plus mal classés des Caraïbes pour l’agence Doing Bussenes.
Le Forum Mondial classe Haïti à la 116ème place sur 124 pour l’accès à l’énergie, seule 30% de la population a accès à l’électricité. Ces classements traduisent clairement qu’Haïti est très en retard dans son développement économique par rapport aux autres pays de la région.
Le taux de chômage très élevé concerne environ 60% de la population active et continue d’augmenter avec environ 200.000 personnes de plus chaque année. Plus d’un million de personnes, soit 70% de la population, vivent dans une situation d’extrême pauvreté avec moins de 2 dollars américains par jour.
L’économie haïtienne repose sur les secteurs primaire, secondaire et tertiaire.
La valeur ajoutée des branches agriculture, sylviculture, élevage et pêche a enregistré une chute de 3% en 2013 hormis quelques cultures de rente : la filière café a stagné alors que la filière mangue a progressé de 20%.
La consommation des ménages a crû de 8% mais cette augmentation a été un moteur de croissance pour l’économie dominicaine puisqu’Haïti importe de son voisin pour plus de 2 milliards de dollars américains en produits et services divers pour satisfaire environ 30% de la demande interne. La production de la plupart des autres denrées a fortement diminué.
Les relations commerciales d’Haïti avec la République Dominicaine.En 2013 le déficit de la balance commerciale d’Haïti était de 1,5 milliards de dollars américains. Les Dominicains exportent vers Haïti également des produits manufacturés à fort pourcentage de valeur ajoutée tels que fers, ciments, produits pharmaceutiques, agro- alimentaires. Haïti n’exporte que quelques produits agricoles. Avec les exportations vers Haïti de plus de 2 milliards de dollars américains en 2013, Haïti demeure le premier marché d’exportation pour la République Dominicaine.
Les produits dominicains sont souvent de mauvaise qualité, très peu de contrôles de qualité sont réalisés en douane par les autorités haïtiennes.De plus la contrebande est de règle dans les échanges le long de la frontière de 350 km, sur les 35 points de passage seulement une dizaine est contrôlée par les autorités haïtiennes.
Les exportateurs Haïtiens ont du mal à exporter vers la République Dominicaine car ils doivent faire face à la fois aux barrières tarifaires, non tarifaires et à des obstacles de commerce.
Les relations commerciales avec le Venezuela sont un peu plus équilibrées dans la mesure où ce pays livre du pétrole à des conditions préférentielles dans la cadre d’un accord s’élevant à 2,9 milliards de dollars américains. Sur la base du troc le gouvernement Vénézuélien demande à Haïti de lui rembourser cette somme à l’aide de la livraison de produits agricoles. Haïti ne sera pas capable de profiter de cette opportunité étant donné la faiblesse de sa production agricole.
Haïti est aujourd’hui un membre à part entière de la communauté économique des Caraïbes CARICOM. Mais Haïti ne pourra pas profiter d’échanges commerciaux avec les autres pays de la CARICOM vu la faiblesse de sa capacité de production de biens et de services.
Dans le cadre de l’APE, il serait dans l’intérêt d’Haïti de signer un accord de partenariat économique avec l’UE. Toutefois, la réponse à court terme risque d’être négative vu la faiblesse de sa capacité de production de biens et de services ainsi que dans les filières agricoles.
Haïti doit donc prendre son temps pour refaire et remembrer son secteur agricole en attirant des investisseurs internationaux vers des filières agricoles porteuses telles que café, cacao, et autres fruits et légumes.
Relations économiques avec les Etats-Unis.
Ces relations datent de plusieurs années. Les Etats-Unis sont le premier partenaire économique d’Haïti. Elle exporte vers les Etats-Unis des produits agricoles, des produits textiles et des produits pour l’automobile.
Ces produits proviennent des parcs industriels qui employaient environ 30.000 ouvriers en 2013. Dans le cadre de l’accord Hope II, Haïti exporte vers les USA des produits d’habillement et des pièces pour l’automobile, sans payer de droits de douane.
En 2013, Haïti a exporté vers les Etats-Unis pour environ 300 millions de dollars
Les Etats-Unis exportent, en grande partie vers Haïti, des produits manufacturés tels des voitures, moteurs, appareils électro-ménagers, certains produits de l’agro-industrie et de l’agriculture (riz).
Le déficit de la balance commerciale entre Haïti et les Etats Unis est d’environ 1,8 milliards de dollars américains en 2013.
AHE, 2014. Bilan de l’économie haïtienne, Année 2012–2013. Le mot de l’Association Haïtienne des Economistes (AHE). Le Nouvelliste | Publié le : 07 janvier 2014
http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/125986/Bilan-de-leconomie-haitienne.html